Je lance cette fois une série sur les idées reçues concernant la naturopathie, celles que j’entends le plus souvent quand je parle de mon activité. Certaines sont plutôt vraies, d’autres
plutôt fausses, mais elles ont toutes une raison d’être.
1) Les naturopathes sont tous sectaires et vegans !
Ils arrivent parfois que des personnes deviennent naturopathes après avoir elles-mêmes expérimenté les bienfaits de cette pratique sur leur propre personne. Dans certains cas, elle leur a
même permis de retrouver de manière assez miraculeuse une santé défaillante ou de connaître très rapidement un mieux-être indéniable. En se lançant corps et
âme dans une nouvelle pratique, la motivation du début aidant, on peut alors parfois manquer de tolérance pour les personnes au rythme ou aux besoins différents et finir par se marginaliser
en partie.
De mon point de vue, ces extrêmes sont toutefois finalement plutôt rares. Oui, la naturopathie part du principe qu’un certains nombres de pratiques de notre société occidentale ne sont pas
bénéfiques à notre santé et tend donc à en diminuer la fréquence. Mais il n’y a pas une vérité unique, loin de là !
Je mets toujours un point d’honneur à trouver avec mes clients les solutions qui leur conviennent, en fonction de leur point de départ et de leurs objectifs. Partir avec une idée toute faite
de ce qu’il faut manger et d’une liste d’aliments interdits ne sert généralement à rien, si ce n’est à démotiver la personne qui découvre la naturopathie.
Je ne suis personnellement pas vegan, même si je mange peu de viande ; j’accompagne néanmoins aussi bien des clients carnivores que végétariens et végétaliens. Le naturopathe est là pour
s’adapter à la personne qu’il accompagne, non l’inverse. Tout en gardant à l’esprit qu’il faut rester réaliste: certains objectifs pourront rester de lointains rêves si on ne se donne pas les
moyens de les atteindre. Mais de nombreux chemins sont possibles, alors nous finirons forcément par trouver une solution, ENSEMBLE !
2) Les naturopathes sont des charlatans !
Le problème de la naturopathie, c’est qu’elle est aujourd’hui relativement peu encadrée. Elle laisse donc la place à des thérapeutes divers avec des formations complètement variées,
allant de quelques dizaines d’heures à plusieurs milliers, avec ou sans apprentissages pratiques. Et comme dans toutes professions ne nécessitant pas de diplômes de l’état, la porte
est malheureusement ouverte à tout et n’importe qui/quoi.
Ceci étant dit, les conseils proposés par les naturopathes formés comme il se doit ne sortent pas de nulle part. Ils sont issus d’un côté, d’une
tradition de longue date régulièrement mise à l’épreuve et confortée par la pratique, et de l’autre, par les nombreuses études scientifiques qui permettent aujourd’hui une meilleure
connaissance du fonctionnement physiologique du corps humain.
Il peut néanmoins être parfois étrange d’imaginer que notre manière de vivre, notre alimentation, nos émotions, notre niveau de stress, notre sédentarité… peuvent avoir un impact
important sur notre santé tant nous sommes habitués dans notre société moderne à n’aborder les pathologies que comme des conséquences directes des pathogènes qui nous entourent. Nous
avons pris l’habitude d’aller chez le médecin quand nous sommes malades pour prendre des médicaments et nous sommes devenus dépendants de ce système qui semble à première vue efficace
et extrêmement pratique.
Malheureusement, il n’y a jamais de système miracle. Et comme tout paradigme, l’allopathie a aussi ses limites : si elle excelle dans le traitement des urgences, elle peine à
accompagner les pathologies chroniques, ne s’intéresse que très peu à la prévention de celles-ci et ne permet pas au patient de devenir acteur de sa santé en encourageant un système
où celui-ci reste passif du début à la fin de son traitement.
La naturopathie permet une autre vision des choses, en se basant sur le bon sens, la transmission et les sciences lorsqu’elle est correctement pratiquée.
3) La naturopathie, c’est compliqué !
De nombreuses personnes ont peur de venir voir un naturopathe car elles craignent de ne pas pouvoir suivre ses conseils tant changer son mode de vie peut s’avérer compliqué.
Bon, je ne vais pas vous mentir, c’est parfois le cas. Oui, modifier son quotidien, changer son alimentation, se remettre à faire de l’exercice physique, apprendre à respirer
différemment, à mieux dormir…, tout cela, cela demande un effort. Tout changement demande un effort. Et contrairement à un médicament qui
n’exige que quelques secondes de prise de conscience, la naturopathie demande une vraie remise en cause de ces habitudes pour être efficace. Elle n’est pas miraculeuse, elle
ne permet une amélioration de la santé que sur le long terme. Ce sont deux systèmes complémentaires, aux vitesses opposées. D’un côté, l’allopathie, généralement rapide et
efficace, ne sait que rarement empêcher les récidives, ni gérer convenablement les pathologies chroniques. De l’autre, la naturopathie est parfois trop faible face aux
urgences mais prend toute sa place dans l’accompagnement santé de toute une vie.
Toutefois, c’est au naturopathe de faire en sorte que ces changements qui vous sont proposés ne soient pas insurmontables pour vous. En utilisant les outils qui vous
conviennent (ex : une personne peut disposée à modifier son alimentation devra consommer une plus grande quantité de compléments alimentaires). Et c’est pour cela que je vous
explique toujours en début d’accompagnement que nous avons généralement besoin de 3 rendez-vous : un 1er pour mettre en place un programme idéal semblant vous correspondre au
mieux, un 2e un ou deux mois plus tard pour ajuster celui-ci en fonction de votre ressenti réel, et un 3e encore quelques mois plus tard pour permettre aux améliorations
ressenties de s’installer dans la durée.
La naturopathie s’intègre dans une démarche différente, vers une recherche de sens et d’équilibre pérennes.
4) La naturopathie, c’est cher !
Oui et non. Cela dépend essentiellement de votre budget et de vos capacités à modifier vos habitudes. Je m’explique : dans une bonne partie des cas, si vous n’êtes pas
trop pressés et si vous êtes motivés, vos symptômes peuvent connaître une nette amélioration, voire disparaître, avec un simple réajustement alimentaire et une reprise
de bonnes habitudes. Il arrive toutefois souvent que cela ne suffise pas : soit parce que votre santé est trop atteinte, soit parce
que vous n’avez pas l’énergie suffisante pour entreprendre ces changements, soit parce que vous avez besoin de résultats relativement rapides. Dans ce cas, nous
devrons accompagner vos nouvelles habitudes de compléments alimentaires, de micronutriments, de super-aliments… qui peuvent revenir assez chers, d’autant plus qu’ils
ne sont pas remboursés. Mais nous prenons ensemble cette décision : si votre budget est serré, je le prends en compte dans mes conseils et recherche des outils
alternatifs gratuits ou bon marché.
Changer son alimentation, acheter des produits de meilleure qualité, parfois bios, peut également faire monter la note. Mais si certains postes de votre budget
augmentent, d’autres diminuent généralement : vous achetez par exemple moins de viande et de fromages, de plats préparés… Tout cela finit souvent par s’équilibrer.
Enfin, le bon naturopathe est un très mauvais commercial : il ne cherche surtout pas à fidéliser sa clientèle
mais au contraire à la rendre autonome pour les années à venir. En d’autres termes, moins je revois mes clients, passées les premières prises en charge, plus je suis
contente. L’objectif est que vous gagniez en santé en faisant de la prévention et donc, au final, des économies.
En conclusion, la naturopathie n'étant pas remboursée, même si certaines mutuelles commencent à le faire, elle peut sembler chère car elle représente un coût de
départ. Mais celui-ci est rapidement rentabilisé.
5) La naturopathie, cela ne marche pas !
Je remarque que souvent, lorsque les gens trouvent une solution à un problème de santé, ils conseillent celle-ci à tout leur entourage, en mode « j’ai trouvé
la solution miracle qui fonctionne à merveille » ou « ce praticien est génial, tu devrais absolument le consulter » ! Or, c’est loin d’être aussi simple.
L’organisme humain est si complexe que les mêmes symptômes peuvent avoir des causes premières différentes. En naturopathie, nous parlons de facteurs prédisposants et de facteurs déclencheurs. Si les derniers sont souvent visibles, il est essentiel de travailler également
sur les premiers afin que d’autres facteurs déclencheurs ne viennent pas entraver le processus de guérison. Votre santé est un tout, dépendant de nombreux
éléments passés et présents et c’est mon rôle de les collecter, de les analyser et de les prioriser afin de déterminer ceux qui sont pertinents. Il n’est donc
pas judicieux de calquer sur vous un outil qui a fonctionné sur un autre et d’en attendre les mêmes résultats.
La naturopathie fonctionne mais son évaluation dépend de vos attentes. Elle ne fait pas de miracles et ne garantit rien, ce n’est qu’une question de
statistiques. Nous connaissons tous quelqu’un qui a fumé et bu toute sa vie pour finalement mourir à 80 ans et un autre qui vit sainement et doit combattre un
cancer à 50 ans. Mais cela ne signifie pas qu’il n’est pas opportun de mettre toutes les chances de son côté, en gardant à l’esprit que l’aliment est notre
premier médicament. Le naturopathe fait le tri entre les aliments toxiques et les aliments santé tout en utilisant le pouvoir des plantes et diverses
techniques de remise en forme. Cette approche tire sa force de sa pluridisciplinarité : en jouant sur plusieurs tableaux, nous développons les capacités de
guérison de l’organisme grâce aux diverses synergies qui se mettent en place.
6) Je n’ai pas besoin d’un naturopathe, je peux tout trouver sur le net.
Par un simple clic, nous avons aujourd’hui accès à une masse d’informations sans précédent. Il n’a jamais été aussi simple de trouver une réponse à ses
questions ou de recevoir pléthore de conseils quand on a un problème. Ce fait peut nous amener à nous poser légitimement la question de l’intérêt de
payer pour consulter un praticien de santé.
Je me considère en effet, en tant que naturopathe, comme facilitatrice de savoir et pourvoyeuse d’informations. Je
suis donc une sorte de moteur de recherche ! Mais pas n’importe lequel, un moteur de
recherche qui aurait déjà effectué un premier tri entre recommandations avisées et celles sortant de nulle part et qui serait à même de vous proposer
des conseils adaptés et personnalisés, répondant à vos objectifs, à votre motivation, à vos goûts et à vos envies, à vos besoins, à votre budget, à
votre emploi du temps…
Mais je suis plus qu’un moteur de recherche ! Je suis bien plus que cela: j’analyse, je trie, j’évalue, je réévalue si nécessaire, je m'adapte, je crée un
autre futur possible.
Internet vous permettra de trouver des solutions ponctuelles à des bobos du quotidien. Certaines seront efficaces, d’autres moins, mais vous devriez
trouver votre bonheur. Par contre, si vous voulez vraiment prendre en main votre santé et remanier votre manière de considérer celle-ci, si vous voulez
rédiger un vrai plan d’attaque pour accompagner votre organisme dans son processus de guérison, vous avez besoin du regard extérieur neutre et précis
d’un professionnel. Que cela soit pour une fibromyalgie, une fatigue chronique, des allergies, une dépression, des troubles digestifs, des sautes
d’humeur excessives, un syndrome prémenstruel, un TSA, une perte de poids, des troubles de la mémoire ou que sais-je encore : le web vous soulagera
peut-être un peu. Un naturopathe vous accompagnera vers une guérison plus ancrée.
7) C'est naturel donc c'est bon pour
moi
Cette idée reçue concerne spécifiquement une des branches de la naturopathie, la phytothérapie, et peut avoir des conséquences néfastes en cas
d’auto-médication.
Comme je l’ai dit hier, vous pouvez trouver des centaines de conseils sur internet et parfois, quand il s’agit de plantes, vous ne vous méfiez
pas assez, selon l’idée sous-jacente que si c’est naturel, cela ne peut pas faire de mal.
Vous conviendrez rapidement que ce n’est pas toujours le cas, notamment pour les plantes toxiques ou non
comestibles. Mais cela devient plus subtil lorsqu’il s’agit de plantes à usage courant, néanmoins présentées sous une forme galénique
inappropriée. Prenons la menthe par exemple : il existe déjà différents types de menthe dont la teneur en principes actifs varient. Ensuite,
vous pouvez consommer la feuille ciselée dans un plat, en tisane, en hydrolat ou encore en huile essentielle. Chacune de ces préparations aura
des applications et des contre-indications différentes. Ce qui est compliqué avec internet, c’est qu’on se retrouve avec une simplification à
l’extrême des conseils donnés. Il arrive également fréquemment que des sites très connus se contentent de recopier les conseils d’utilisation
de tels produits depuis un autre site, sans en vérifier les sources et en faisant parfois des erreurs qui peuvent s’avérer problématique sur le
long terme. On arrive ainsi à trouver des conseils en matière d’aromathérapie qui ne sont pas anodins.
Autre difficulté : c’est un domaine dans lequel les populations à risque telles que les enfants et les femmes enceintes et/ou allaitantes sont
généralement peu étudiées. On se retrouve donc avec des différences de prescriptions très variées en fonction du principe de sécurité de
l’auteur initial de la recommandation. Faire le tri dans toutes ces informations demande une formation et une connaissance des composés
chimiques qui ne peut s’acquérir en quelques heures. Il est donc toujours préférable de s’adresser à un professionnel.
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