Vous le savez certainement, les sodas et la santé ne font pas vraiment bon ménage, loin s'en faut! Ces boissons sucrées si addictives pour certains sont de vraies bombes à retardement. Quoi qu'en dise l'industrie alimentaire, la corrélation entre une consommation régulière de soda et des problèmes de santé tels que surpoids et obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, cancers, syndrome métabolique… a été maintes fois démontrée. Examinons ensemble quelques-uns des mécanismes mis en œuvre lorsque nous consommons des sodas sucrés.
En quoi les sodas agissent-ils négativement sur notre santé?
Prise de poids
La raison principale de ces risques accrus est due à la quantité faramineuse de sucres que les sodas contiennent. Une canette de coca renferme par exemple 35 g de sucre, soit environ l'équivalent de 7 morceaux de sucre ! Ce sucre ne pouvant être utilisé en aussi grande quantité par l'organisme, ce dernier va le stocker. D'abord dans le foie et les muscles sous forme de glycogène, puis assez rapidement, lorsque ses réserves seront remplies, sous forme de triglycérides dans les adipocytes, les cellules graisseuses du corps. Boire des sodas vous fait donc directement prendre du poids.
Hypoglycémie réactionnelle et sentiment de faim exacerbé
Mais non content d’épuiser le foie en le faisant travailler à outrance, les sodas vont également fatiguer à terme le pancréas. Lorsque le taux sanguin de glucose augmente, le pancréas se met en effet à produire une hormone, l’insuline. Celle-ci va permettre au sucre de pénétrer dans les cellules de l’organisme où il pourra contribuer à produire de l’ATP, notre principale source d'énergie. C’est le coup de fouet que nous ressentons lorsque nous consommons du sucre. Malheureusement, si le taux sanguin augmente rapidement, comme c’est le cas après avoir bu un soda, le pancréas produit une quantité d’insuline trop importante. L’organisme n’a alors pas le temps de s’autoréguler et nous nous retrouvons, 1 ou 2 h après ingestion, avec un taux sanguin de glucose trop faible : c’est l’hypoglycémie réactionnelle, le coup de fringale bien connu qui nous pousse à consommer encore plus de sucre, car notre corps a l'impression d'en manquer. C’est le cercle vicieux qui s’installe et qui nous conduit à manger plus que de raison.
Remarque: Cette réaction n'est pas ou peu présente avec des sucres dits lents ou à indice glycémique faible comme des glucides complets qui mettent plus de temps à être digérer et ne parviennent pas tous ensemble dans le sang.
Diabète de type II
Une autre conséquence néfaste de ces pics d’insuline excessifs est le diabète de type II. A force d’être submergées par des pics d'insuline réguliers au fil des années, les cellules commencent à ne plus y réagir. Elles deviennent insulinorésistantes. C'est le diabète qui s'installe avec tous les dangers que nous lui connaissons, et les cellules ne reçoivent plus le sucre dont elles ont besoin pour fonctionner (je parle ici de glucides en général, non des sucres de type saccharose dont le corps n’a jamais besoin).
Dysbiose intestinale
Le sucre a tendance à modifier le type de bactéries contenues dans nos intestins en laissant proliférer des bactéries qui ne sont pas bénéfiques à notre organisme, comme par exemple le candida, un champignon qui raffole du sucre et envoie des signaux hormonaux au cerveau pour nous inviter à consommer des douceurs tout au long de la journée. Une flore intestinale déséquilibrée, appelée dysbiose intestinale, est associée à un système immunitaire déficient, à des troubles de l'humeur, à une tendance à la dépression, à des problèmes de digestions, à des carences nutritionnels, à une situation d'inflammation chronique.
Additifs alimentaires
Ne croyez toutefois pas que les sodas dits sans sucre soient meilleurs à la santé. Les édulcorants de synthèse comme l’aspartame sont très clairement soupçonnés d’être cancérigènes, tout comme les autres additifs alimentaires tels que les colorants et les exhausteurs de goût. Ils sont aussi suspectés d’être responsables de troubles du comportement de type hyperactivité, notamment chez les enfants.
Raccourcissement des télomères
Sans intérêt nutritionnel, les sodas ont aussi un effet moins connus : ils diminueraient notre espérance de vie ! Les télomères sont des séquences d’ADN qui se trouvent à l’extrémité de nos chromosomes et qui leur servent de protection. Plus nous vieillissons, plus la longueur de nos télomères diminue. Ils sont donc un indicateur de la jeunesse mais aussi de la bonne santé de l’organisme. Leur longueur dépend aussi d’autres facteurs, comme la résistance au stress, la pratique de la méditation, l’alimentation…
Cindy Leung, épidémiologiste en nutrition, a démontré que les personnes buvant 60 cl de soda sucré au quotidien connaissent un raccourcissement de leurs télomères correspondant à un vieillissement biologique de 4,6 ans de plus que la population témoin. Une consommation quotidienne de 25 cl ferait vieillir l’organisme deux ans plus rapidement ! Et ce lien entre taille des télomères et consommation de soda se retrouvent malheureusement aussi chez les jeunes enfants. Alors autant leur inculquer de bonnes habitudes alimentaires dès leur plus jeune âge, afin qu'ils vieillissent au mieux et en bonne santé.
Nous, parents, sommes responsables de ce que nous achetons et de ce que contiennent nos placards. Gardons ce type de produits pour des situations exceptionnelles, ils ne devraient pas faire partie de notre quotidien.
Quelques exemples d'alternatives intéressantes à tester
Après toutes ces "mauvaises" nouvelles, que pouvez-vous proposer à votre famille pour remplacer les sodas ?
Voici ce qui fonctionne bien chez nous, pour changer parfois de l’eau plate simple qui reste quoiqu'il en soit la base de nos boissons quotidiennes:
- Du kéfir de fruits : frais et pétillant, délicieux au goût et excellente source de probiotiques, le kéfir chouchoute vos intestins, contrairement aux sodas, comme je vous l'ai expliqué plus tôt ! Vous trouverez ici un article détaillant les bienfaits du kéfir et son mode de préparation.
- Du jus de baies mélangé à de l’eau : contrairement aux jus de fruits typiques tels que les jus de pommes ou d’oranges naturellement riches en sucres, les jus purs de myrtilles, de cassis, de groseilles, de baies de sureau, de canneberges… ne provoquent pas de pics de glycémie. Ils modifient agréablement le goût de l’eau et apportent aussi des antioxydants indispensables à l’organisme, surtout s’ils sont frais
- Des infusions froides de plantes : vous pouvez boire du thé froid mais je préfère tout simplement faire tremper quelques feuilles ou quelques fleurs dans l’eau pendant 1 heure au frais. Voici une liste non exhaustive de possibilités : sauge, menthe, mélisse, origan, estragon, livèche, sarriette, thym, feuilles de framboisier ou de cassis, ortie, pétales de rose, d’églantier, fleur de sureau, d’angélique des bois, d’acacia, de lilas, de lavande, de violette... Laissez libre cours à votre imagination. Vous pouvez également utiliser des hydrolats, à raison d’une cuillère à soupe par litre d’eau et vous profiterez également des bienfaits des dites plantes.
- Des infusions de fruits et de légumes : en légume, le concombre fonctionne très bien. Pour les fruits, essayez le melon, la pastèque, les mûres, les agrumes. Mais choisissez-les toujours de qualité biologiques, afin de ne pas polluer votre eau. Vous pouvez également ajouter des épices comme de la cannelle, de l'anis, de la cardamome... pour leur côté anti-inflammatoire, antioxydant et pour donner du goût, mais vous devrez mélanger avant de boire.
Évitez bien entendu au maximum de sucrer vos boissons fait maison. Si vraiment la transition vous paraît compliquée, commencez par sucrer au minimum pour satisfaire vos papilles gustatives,
plus diminuez progressivement la dose de sucre. La cannelle permet souvent de combler les becs sucrés, n'hésitez pas à en ajouter pour vous aider à diminuer la dose de sucre.
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